Tu connais l’expression avoir mal au cœur? Et bien c’est une sensation très physique. J’ai le cœur qui se serre, qui s’emballe qui me fait mal en permanence.
Le sommeil? Je l’ai la journée, la nuit je pleure silencieusement, je relâche petit à petit ma douleur.
Ces putain de bip bip, qui ne veulent pas partir. Sauf si je mets la musique.
Ironie cruelle de la vie, l’aléatoire m’a foutue une chanson intitulée : Stay with me . Enfin non pardon, elle chante en boucle ça. Le titre c’est Beyond:
Je n’ai pas arrêté de lui dire qu’il pouvait partir en paix car on l’entourait d’amour et qu’on arriverait bien à faire sans lui, qu’il ne s’inquiète pas de nous laisser là.
J’ai dormi 1 nuit à l’hôpital, et je me suis couché aux pieds de mon oncle, avec cette pensée que je dormais avec la mort, qu’elle s’était déjà installée à nos côtés. Qu’elle prolongeait juste le plaisir.
J’ai vu le souffle de vie quitter ses yeux, j’ai vu sa vie partir de son corps avant même que l’on décide de couper le respirateur.
Je me laisse pas abattre tu sais ? Mais putain ce que c’est dur, être forte, tenir, être le pilier. J’ai pour la première fois de ma vie montrer mes larmes à ma mère, ma grand-mère, ma sœur. Pas des petites larmes comme ça. Des larmes sonores
Je vais enterrer mon oncle mercredi matin. Mais tu sais au fond je crois que je vais y enterrer ma vie de jeune fille aussi.
J’ai été marqué par la mort, j’ai dormi à ses pieds, je l’ai tenu dans mes bras. Elle m’a ôté l’ignorance.
Je ferais toujours l’insouciante, la jeune fille, l’amazone, mais j’ai un concept qui a maintenant plus de réalité, de poids qu’avant.
Rien a changé, mais au fond si
Je suis devenue trop grave.
Bientôt je redeviendrai légère.
Bientôt
Je repars un peu dans ma grotte, compter mes doigts de pieds, regarder des documentaires sur des sujets dont je me fou, regarder le plafond, tourner en carré dans ma chambre et faire des dialogues imaginaires dans ma tête.
Photo by Samuel Zeller on Unsplash
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